La Thaïlande, fer de lance de l’instauration d’un visa de type Schengen, ouvre la voie à une nouvelle frontière touristique en Asie

La Thaïlande propose un visa de type Schengen pour l'Asie du Sud-Est, dans le but d'encourager le tourisme. Le projet promet des avantages économiques, mais se heurte à des difficultés de mise en œuvre.

Éric Liam 3 Min Read
Thaïlande - © Photo : marinaoffice0850 (Pixabay)

Le Premier ministre thaïlandais, Srettha Thavisin, a dévoilé un plan ambitieux visant à révolutionner le tourisme en Asie du Sud-Est. Ce projet de visa de type Schengen permettrait de rationaliser les déplacements en Thaïlande, au Cambodge, en Malaisie, au Myanmar, au Vietnam et au Laos, ce qui pourrait transformer la région en une destination touristique unifiée.

Cette approche intervient alors que la Thaïlande cherche à revitaliser son secteur touristique crucial, qui représente environ 12 % du PIB du pays et 20 % de ses emplois. L’objectif est ambitieux : attirer 80 millions de visiteurs par an d’ici 2027, soit près du double des chiffres actuels.

La Thaïlande, fer de lance de l'instauration d'un visa de type Schengen, ouvre la voie à une nouvelle frontière touristique en Asie
Vietnam – © Photo : luongcung (Pixabay)

Le système de visa proposé ferait de la Thaïlande une plaque tournante, obligeant les touristes à passer par le pays avant de visiter les pays voisins. Cette stratégie pourrait considérablement renforcer l’attrait de la Thaïlande, en particulier pour les visiteurs d’Europe, d’Amérique et d’Afrique qui dépensent beaucoup et séjournent longtemps dans le pays.

La Thaïlande dispose déjà d’une infrastructure touristique bien développée, y compris d’une industrie du bien-être réputée pour ses massages thaïlandais traditionnels et ses pratiques de guérison holistique, ce qui la place dans une position idéale pour tirer parti de cette initiative. Le programme pourrait également contribuer à diversifier les marchés touristiques de la Thaïlande, en réduisant sa dépendance à l’égard de sources traditionnelles comme la Chine et les pays d’Asie du Sud-Est.

Toutefois, la voie de la mise en œuvre n’est pas exempte de difficultés. La diversité politique entre les membres de l’ANASE, les capacités d’infrastructure variables et les préoccupations liées au surtourisme constituent en effet des obstacles de taille. Les précédentes tentatives d’intégration régionale des visas se sont heurtées à des difficultés, soulignant la complexité d’une telle entreprise.

Les avantages potentiels d’un tourisme accru doivent être mis en balance avec les risques de dégradation de l’environnement, les contraintes sur les infrastructures et l’augmentation du coût de la vie pour les populations locales. Pour garantir la réussite de cette initiative sur le long terme, la Thaïlande et ses partenaires devront adopter des pratiques touristiques durables et gérer efficacement les flux de touristes.

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